it could be true life.. Le coeur battant, je la fixais, si profondément. Elle était jolie, mais si naïve... Son sourire me faisait frissonner. Comment en étais-je arrivé là ? Ah oui, mon père, ce connard. Goûtant enfin à ses lèvres après ce long silence, je caressais sa joue, lentement, descendant rapidement ma main dans son cou puis sur ses hanches si belles... Elle était magnifique. Trop belle, trop parfaite, trop bien pour moi. Pourtant, j'entendais son coeur battant. Je sentais son corps contre le mien, sa poitrine se collant à mon torse. Je la serrais contre moi, fort, comme si ce contact allait me rendre plus heureux et épanoui. Elle était si belle putain. « Alors, tu m'aimes vraiment Mateus ? C'est vrai ? » Collant mon front au sien, je la regardais dans les yeux, esquissant un petit sourire charmeur. C'était pas beau de mentir, c'était vraiment moche. Surtout à une fille aussi merveilleuse qu'elle. « Mais bien sûr Eli. Comme jamais je n'ai aimé auparavant... ». Ce n'était pas totalement faux... Jamais je n'avais aimé dans le passé. Jamais. Quand je la voyais, elle, mon coeur accélérait tout de même. Je ne savais pas si on pouvait appeler cela de l'amour ? En tout cas, j'avais été forcé à cette rencontre. Pourquoi ? Pour mon connard de père qui n'est pas capable de s'occuper de lui. Et oui, à maltraiter sa femme, on en subit les conséquences désastreuses de survie. Néanmoins, il a vite fait pression sur moi pour que je lui donne de l'argent. FLASHBACK. « Alors, elle est bonne ? » Le regard vif, animé, j'admirais cet homme anxieux de gouter pour la première fois au sublime plaisir de tirer sur la perfection incarnée. Oh oui elle était magnifique... Fine, tout ce qu'il faut, bien répartie là où il le faut... Bref je ne vous fais pas un dessin. J'acquiesçais à sa remarque, lui passant le joint le plus chargé que j'avais goûté jusque là. Il allait souffrir. Et effectivement, il s'allongea par terre après avoir tiré trois taffes comme il faisait avec sa clope. Naïf... Ce soir-là, je me rappelle être monté très haut. Dans tous les sens du terme. On était sur le toit de ce building immense, chargés comme jamais et je me suis envoyé en l'air avec trois filles. Septième ciel donc. Voilà le genre de soirées auxquelles j'étais habitué. Enchaînant les coups d'un soir, les relations les plus courtes de l'histoire ainsi que de plus en plus de substance illicites. Pour autant mes études étaient bizarrement exceptionnelles alors on ne me disait rien. Mais voilà, une fois rentré le lendemain, plus rien. Plus de meuble, une maison « à vendre » et mon père, assit par terre, un cigare à la main. À ça, il ne lui avait pas pris... Pas besoin de parler, j'avais compris direct. À force d'escroquer de pauvres gens, voilà ce qu'on devient, un pauvre type, un connard. « Tu n'as pas intérêt à me laisser comme ça fils. » Oui parce que du coup, j'avais plus d'argent que lui... Je travaillais un peu à l'époque, même si je n'avais que dix-sept ans. Pas beaucoup mais j'aurais pu vivre avec... « Sinon je te balance aux flics. » Ce fut la phrase de trop. Je soupirais, allumant une cigarette que je pris le temps de savourer. Réfléchissant à une solution... Mais mon père avait déjà tout organisé... À croire qu'il avait prémédité de perdre tous ses biens pour me faire souffrir. Il me demandait de faire l'escroc... Mais son expérience personnelle ne lui avait donc pas suffit?! Décidément, c'était bel et bien un sacré enculé. « Elizabeth Applefield. Sort lui le grand jeu. » Qu'il crève. FIN DU FLASHBACK. did you say "love" ? Quatre mois à se tourner autour, quatre mois à aller le plus doucement possible, à draguer simplement, sans aprioris. À enchainer regards sur sourires discrets, à faire des gestes gentils... Je n'étais pas du tout habitué à ce genre de choses, vraiment. Mais j'aimais bien jouer le jeu. Le seul côté vache dans l'histoire, c'est que je n'ai pas arrêté de coucher à droite à gauche pour autant... Mais que voulez-vous, je crois que c'est dans ma nature. La preuve, même la femme la plus parfaite, la plus sexy, la plus adorable du monde, ne me suffit pas. Pourtant, je m'étais bizarrement beaucoup attaché à elle. On a même fêté nos fiançailles ! Mais vous savez, vivre la plupart du jour et de la nuit avec une telle personne, ça donne bien vite envie de plus... De passer une étape. Non pas le mariage, enfin pas encore. Personnellement je suis totalement contre cette cérémonie ( sauf pour le voyage de noce ) mais voilà, ma chère Eli porte une bague de chasteté. Et la tentation est, comment dire ? Toujours très forte entre nous. Mais elle ne peut pas. En tout cas, le plan affreux de mon père fonctionnait bien.. Nous partagions son argent et elle m'offrait pas mal de cadeaux en plus. Ça me faisait si mal de la trahir ainsi... Alors, un jour, j'en ai eu marre et je lui ai tout avoué. Elle était tellement sur le cul qu'elle s'est barré. Ouais, elle s'est barré. Elle n'a rien dit d'autre, elle est partie, je ne sais où. Longtemps je l'ai cherché... Partout. C'était exceptionnel de ma part, que je me démène autant pour quelqu'un. Elle avait vraiment pris de l'importance dans ma vie... Mais malgré tous mes efforts foireux, jamais je ne pus la retrouver... Je me suis alors enfin décidé à me tirer, à affronter mon père et à vivre ma propre vie avant qu'il ne me gâche mes seuls bonheurs... Bien que ce soit déjà presque trop tard. Un jour, ça m'a pris comme ça, de vouloir aller aux États-Unis. Pour quitter enfin la Norvège, pour devenir qui n'importe qui d'autre que moi-même, pour vivre heureux, ou bien essayer au maximum. J'avais d'ailleurs eu des nouvelles Elizabeth. Cela me redonnait de l'espoir, beaucoup d'espoir. Peut-être qu'un jour je la reverrais ? Jamais je n'avais ôté notre bague de fiançailles...

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